Selon Yvan COGNASSE [1], « la digitalisation ne se remarque que par son absence » (cf Nicolas Negroponte).
Selon Pueyo [1](2020) , ce sont dans les années 90 qu’apparait un nouveau « modèle productif bien distinct de la production de masse des 30 glorieuses. Ce modèle mise sur la différenciation et la variété des produits, la rapidité de mise sur le marché et l’innovation (Veltz, & Zarifian, 1994) ». Pour l’auteur, c’est bien dans ce cadre que les entreprises vont se reconfigurer en « entités allégées sélectives et éclatées » (Beaujolin, 1999). En 20 ans, les systèmes de travail ont été selon elle, déclinés en « exigences de qualité, de différenciation, de flexibilité, de réactivité, d’innovation et de chasse aux coûts ».
Ce phénomène a profondément transformé les conceptions de la productivité, du temps, du service mais aussi en terme de valeur ajoutée (Du Tertre, 2005).
Quels impacts sur les salariés, leurs compétences et conditions de travail ?
Dans le rapport dirigé par Besson Madeleine[2] (2016), la digitalisation apparaît comme un concept protéiforme, « se caractérisant par l’intégration de différentes tachons numériques dans le processus de production afin d’accroitre l’efficacité et la compétitivité (..) basée sur la connectivité des objets et des systèmes cyberphysiques, base de l’usine intelligente» (Patrice BEGIE[3] ).
[4]Pour autant « La digitalisation n’est plus exclusivement technologique», explique Maryse Carmes, maître de conférence (CNAM) mais » exerce un couplage entre les pratiques de travail, les processus organisationnels et la technologie ». « La vitesse et la magnitude de la transformation en cours, portée par la dernière vague de TIC (Technologies de l’Information et Communication) amènent certains auteurs à parler “d’acceluction” (Bounfour, 2016). Ce néologisme met en exergue d’une part « une extension du champ de la production de valeur par les entreprises et d’autre part l’accélération numérique conduisant à l’instantanéité des échanges (..) de l’entreprise. »
Selon Laugier[5] (2016), la transformation digitale est « induite par l’ubérisation et va obliger les entreprises à résoudre 4 équations : baisse de leur chiffre d’affaires, essor de l’économie de services, refonte de la relation-client et réorganisation autour de nouveaux métiers »...
[1] Yvan COGNASSE, EMEA Executive Architect, Oracle & directeur de programme, HEG Genève, Forum Economie numérique FER Genève on line 20-11, Enquete auprès de 20 PME par la HEG « Stratégie et culture digitale »
[1] Pueyo Valérie (2020), Pour une prospective du travail. Les mutations et transitions du travail à hauteur d’hommes. Archives ouvertes. HAL [2] Besson Madeleine (2016), Livre blanc Entreprise du futur les enjeux de la transformations numérique, Institut Mines-telecom [3] Docteur en sciences de gestion, Maitre de conférence HDR [4] https://www.archimag.com/vie-numerique/2016/01/19/evolution-poste-travail-reves-realites [5] Laugier Edouard (2016), Le Nouvel économiste, n° 1812
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