
Selon la publication d’une offre de thèse de l’UTC sur la reconfiguration des usines [1] , les entreprises manufacturières devant « faire face à une concurrence toujours plus forte et des clients demandant des produits personnalisés au prix de la production de masse (doivent) doivent pour survivre dans ce contexte de grande variabilité de la demande », disposer d’un système de production flexible et agile. L’essence même de l’industrie 4.0 [2], repose sur la capacité de mettre en place des processus “bout-en-bout” où l’ensemble des départements qui composent la chaîne de production dispose d’informations qualifiées accessibles dans un environnement homogène.
La continuité numérique est le point névralgique de cette nouvelle révolution, très bien illustré par les propos de Mateen Greenway [3] « If You Like Ice Cream, You’ll Love Digital Value Chains». « Les projets de transformation numérique sont de nature à offrir une « chaîne du froid numérique » jusqu’aux utilisateurs, en assurant une « continuité numérique » de bout en bout, comme elle a révolutionné les métiers de la distribution de produits frais garantissant une continuité de température jusqu’aux consommateurs ».
Le directeur d’ATOS déclarera à ce sujet « On ne cherche pas à bousculer l’existant mais plutôt à le complémenter » et partage selon lui les enjeux de l’industrie 4.0 :
Le directeur d’ATOS déclarera à ce sujet « On ne cherche pas à bousculer l’existant mais plutôt à le complémenter » et partage selon lui les enjeux de l’industrie 4.0 :
Réactivité face aux exigences des clients et règlementaires
Partage des data, reliant petites et grosses Applications avec boucles itératives
Interfaces de type « universelle » pour « user non spécialisé » et une IHM permettant des apprentissages facilités
Consolidation technologique ou des processus en mettant du liant (recherche du" best of bridge")
Convergence entre le SI de l’organisation & OT (opérationnel Technology : machine)
Accès en temps réel et aux objets connectés
Si « l’agilité est plus que jamais essentielle à la compétitivité des organisations » selon Omar et Smail (2020)[4] , un lien pourrait donc être établi avec la synergie développée entre flexibilité de la supply chain & agilité de la firme et la performance (Benzidia et Makaoui, 2020). Selon eux la technologie apparaît comme un élément structurant de la contingence (Lawrence et Lorsch). Alors comment passer « d’une supply chain traditionnelle fragmentée et focalisée sur l’optimisation localisée au paradigme de la supply chain intégrée et agile focalisée sur l’efficience globale et la satisfaction du client ? « (Bentahar et Benzidia, 2019).
Pour faire face aux perturbations, les chaînes d’approvisionnement ont-en effet 3 stratégies :
Réactive : adaptation post perturbations (« agiles et flexibles » pouvant « retarder l’étape de personnalisation finale réduisant ainsi le temps de réponse aux changements éventuels de la demande » (Feitzinger & Lee, 1997).
Proactive : mesures en amont, sans adaptation nécessaire pendant les perturbations (« robustes », Klibi & Martel),
Résiliente: recherche d’équilibre entre les 2 (Melnyk, Closs, Griffis, Zobel, & Macdonald, 2014; Sáenz & Revilla, 2014)
Après analyse des données recueillies auprès de 142 directeurs de supply chain, Couzineau-Zegwaard et Meier (2020) [5] constatent sur le terrain que la majorité préfère « une stratégie robuste à une stratégie agile : en termes de gestion des risques, la réactivité est perçue comme coûteuse et incertaine dans sa mise en œuvre (Lavastre et al., 2012, p. 835) ». L’évolution de la fonction supply chain représenterait-elle « une traduction dynamique du comportement ambidextre des entreprises, tiraillées entre le besoin d’exploitation et la recherche d’exploration ? ».
[1] Proposition de sujet de thèse, Optimisation pour les Systèmes de Production Reconfigurables [2] https://www.usinenouvelle.com/nos-webinars/la-continuite-numerique-pierre-angulaire-de-l-industrie-4-0-100043072/live? [3] Bentahar Omar, Benzidia Smail (2020), L’agilité de la supply chain et du projet, CAIRN INFO [4] Bentahar Omar, Benzidia Smail (2020), L’agilité de la supply chain et du projet, CAIRN INFO [5] Elizabeth Couzineau-Zegwaard, Olivier Meier (2020), L’évolution de la fonction Supply Chain au sein de la gouvernance d’entreprise au prisme de « l’ambidextrie organisationnelle. CAIRN.INFO
留言