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Corps social et performance



Flichy[1]: « il faut réinsérer la technologie dans un projet plus vaste (…) que l’exploitation de l’homme par la nature (…) une innovation comme l’informatique n’a pas un avenir tout tracé mais est le champ d’une interaction complexe entre différents acteurs «.

De quelle(s) interaction(s) est-il question ? Comment peut-on la(les) catégoriser/qualifier ? En tirer une modélisation est-il possible?

Postulat n°5 : L’interaction serait source de performance.


Dans le rapport de Besson,[2] c’est évidemment le business model qui fait l’objet d’une attention soutenue mais aussi la relation à « l’autre » (relational turn) et les stratégies relationnelles.

Selon l’approche interactionnelle (Foucault, 1950), analyser les outils à partir des interactions qu’ils permettent entre « acteurs/actants considérés comme autonomes » et devant faire l’objet d’un apprentissage individuel et collectif est intéressant. Akrich [3](1987) analysera d‘ailleurs la tension entre force de guidage et autonomie des objets montrant comment les machines dont les scripts prévoient « à la fois marge de manoeuvre et transgression ne sont jamais ajustées ni finies ». Et selon Alter (2010), ce qui différencie en effet une innovation d’une invention c’est bien son usage (Callon, 1986). Selon ce dernier, il est donc question de construction sociale de la technologie : « le social est un phénomène de relations et de médiations[4]».


Aux États-Unis[5], la société Sociometric Solutions a développé des badges connectés qui enregistrent « les mouvements et interactions individuels, jusqu’à la tonalité de la voix ». L’analyse de ces données indiquent que « les personnes déjeunant à une table de 12 sont plus productives que celles à une table de 4, qu’une machine à café installée tous les 3 étages favorise davantage les échanges qu’à chaque palier, que la répartition des spécialités métiers dans l’entreprise est plus propice à l’intelligence collective que sa polarisation en un même endroit. »

Que peut en tirer en matière de reconfiguration spaciale des collectifs de travail selon leur typologie ? Doit-on dépolariser certains collectifs pour en recomposer d’autres ? Pourrait-on étudier cette dépolarisation et comment pourrait-on la mesurer en terme d’indicateurs de performance ?

En effet selon les auteurs[6], la plupart des chercheurs conviennent que « la confiance et le degré de familiarité (Moran, 2005) ont une corrélation positive avec l’échange de connaissances et la combinaison des ressources (Cater & Kidwell, 2013; Huang & Wilkinson, 2014; Kramer, Brewer, & Hanna, 1996; Mayer, Davis, & Schoorman, 1995; Newton, 2001; Scholes & Wilson, 2014; W. Tsai & Ghoshal, 1998) : « la socialisation (..), les pratiques de consolidation d’équipe (..) favorisent les valeurs partagées et la coordination de l’aide, aidant les acteurs à penser et à agir de manière ambidextre au quotidien ». Selon Ferrary (2008), la gestion du capital social de l’organisation serait aussi un levier à long terme en matière d’innovation. Le triptyque « contingence, ambidextrie et capital social » nécessiterait, selon lui de nouvelles propositions en terme d’innovation managériale (Bentahar & Launaro, 2018). L’entraide serait-elle un levier en terme de performance ? Comment le prouver ? Comment favoriser cette socialisation en contexte d’individualisation du travail et de travail distanciel ? La restauration du collectif serait-il un facteur protecteur permettant d’évoluer en environnement complexe ?

[1] Flichy (1995), L'innovation technique. Récents développements en sciences sociales, vers une nouvelle théorie de l'innovation, La Découverte, Paris [2] Besson Madeleine (2016), Livre blanc Entreprise du futur les enjeux de la transformations numérique, Institut Mines-telecom [3]» Solidarité technique » est d’ailleurs le terme utilisé par Dodier (1997) pour décrire la capacité des objets techniques à créer des liens entre personnes selon des chaînes de dépendance réciproque ». [4] Autissier David, Johnson et Mouton Jean-Michel, La conduite du changement pour et avec les technologies digitales, article du CAIRN, 2014 [5] Besson Madeleine (2016), Livre blanc Entreprise du futur les enjeux de la transformations numérique, Institut Mines-telecom [6] Elizabeth Couzineau-Zegwaard, Olivier Meier (2020), L’évolution de la fonction Supply Chain au sein de la gouvernance d’entreprise au prisme de « l’ambidextrie organisationnelle. CAIRN.INFO

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