
Memoli Claude (2019)[1] utilise en effet le terme de « prosumer » fusion de « producteur et consommateur » pour questionner le passage au sein de l’organisation, du travailleur « toyotiste » au « user first ». Pour le sociologue Casili (2009)[2], dans cet environnement qualifié d"ubériste, le consommateur serait devenu « le 1er collaborateur de l’entreprise » (notion de "rationalité externe, celle du client ».
Assiste-t on à un déplacement ? Et si oui de quelle nature est il ? En quoi a t il un impact socio-organisationnel ?
Et selon Pueyo (2020) [3], l’industrie 4.0 reposerait sur « autonomie et responsabilisation » des salariés»…Comment s’y prendre ?
Doit-on choisir ou comment peut-on composer avec l’injonction paradoxale de mettre le « client ou le travailleur » au centre ? Sans parfois vouloir remettre pour autant en cause la « conception mécaniste » de l’Humain promue par le taylorisme, le fordisme et le toyotisme (Clot, 1995) ?
Equation difficile à résoudre. « L’humain va-t-il devenir un chef d’orchestre créatif dans l’usine du futur ou bien juste un opérateur augmenté sans capacité de décision, livré au rythme des machines et sous un contrôle constant ? ». Max Blanchet[4].
Quelle sera donc la place du travailleur durant tout le cycle de vie de la production? Selon les auteurs [5], existe également un risque de « polarisation entre des professionnels hautement qualifiés et ceux peu ou pas qualifiés ; ne seront préservés de l’automatisation que ce que Max Blanchet appelle les « nouveaux métiers empathiques », c’est-à-dire « les métiers manuels ou intellectuels, qualifiés ou non, mais qui requièrent de la créativité, du sens artistique, de l’intelligence sociale et du contact humain.
Quelles sont donc ces nouvelles compétences attendues en univers numérisé [6] ? Et comment accompagner les salariés dans le développement de ces dernières ?
[1] Memoli Claude (2019), Voyage dans l’industrie du futur italienne. Transformation des organisations et du travail. Analyse de l’ouvrage pour L’orientation scolaire et professionnelle [2] https://www.youtube.com/watch?v=_HFLycfYaaE [3] Pueyo Valérie (2020, Pour une prospective du travail. Les mutations et transitions du travail à hauteur d’hommes. Archives ouvertes. HAL [4] Max Blanchet (2020), Industrie 4.0 : nouvelle donne industrielle, nouveau modèle économique [5] Gaudron Pascal, Mouline Aziz (2018), Les enjeux de l’industrie 4.0, Management International [6] Rapport Besson Madeleine (2016)[6] : Compétences attendues techniques, informationnelles, relationnelles et métaco gnitives (TIRM) en univers numérisé
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